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Paul-Emile Victor

Explorateur polaire

Il passe son enfance et son adolescence dans le Jura, à Saint-Claude puis Lons-le-Saunier.

Paul-Émile VICTOR, jurassien d’adoption

Il naît le 28 juin 1907 et passe toute son enfance et son adolescence à Saint-Claude puis à Lons-le-Saunier.
D’un premier mariage, avec Eliane Decrais, il a trois enfants – Jean-Christophe, Daphné‚ et Stéphane. Il épouse en secondes noces Colette Faure de la Vaulx, dont il a un fils, Teva.
Sa vocation polaire remonte à son enfance. Il oriente toutes ses études pour réaliser son rêve. Ingénieur (Ecole Centrale de Lyon), licencié des Sciences, diplôme d’Ethnologie (Institut d’ethnologie de Paris), il a également des certificats de licence de Lettres. Il fait son service militaire comme officier de marine pour apprendre à naviguer. En 1934, à Paris, attaché au Musée d’Ethnographie du Trocadéro – devenu Musée de l’Homme -, il organise sa première expédition polaire. Avec Robert Gessain, Michel Pérez et Fred Matter, il est déposé par le Commandant Charcot, pour un an, sur la côte Est du Groenland, chez les Eskimo d’Angmassalik. En 1936, il traverse le désert de glace du Groenland (inlandsis) d’Ouest en Est, à pied et en traîneaux à chiens, en compagnie de Robert Gessain, Michel Pérez et Eigil Knuth. Puis il hiverne une seconde fois, seul, adopté par une famille, vivant comme un Eskimo parmi les Eskimo, pendant quatorze mois. Il rapporte de ses hivernages une ethnographie approfondie de ces populations, et toute une collection d’objets (environ 4 000 pièces) dont il fait don au Musée de l’Homme.

Paul-Emile VICTOR - Lons-le-Saunier

En février-mars 1938, il effectue avec Michel Pérez et le Lieutenant Flotard une traversée des Alpes en traîneaux à chiens, sur 230 km de Nice à Chamonix, pour démontrer à l’armée française l’utilité de ce moyen de déplacement en montagne.
En 1939, il fait un séjour d’études ethnologiques en Laponie avec les docteurs Michel et Raymond Latarjet.
La même année, il est élu au Collège de France comme conférencier de la Fondation Loubat (antiquités américaines).
Au début de la guerre, il est nommé adjoint à l’Attaché naval de France dans les pays scandinaves. Il passe plusieurs mois en Finlande, lors de la guerre finno-russe. Après l’armistice de 1940, il quitte la France en octobre pour tenter de rejoindre l’Angleterre et les Forces Françaises Libres du Général de Gaulle. Mais après un séjour forcé au Maroc, puis en Martinique, il arrive finalement en 1941 aux Etats-Unis, où il s’engage dans la U.S. Air Force comme simple soldat.
Rapidement nommé officier du fait de son expérience d’avant-guerre, il devient instructeur à l’Ecole d’entraînement polaire, où il crée les escadrilles « Search and Rescue » (« Recherche et sauvetage ») pour l’Alaska, le Canada, et le Groenland.
Pilote et parachutiste, d’abord chargé du développement des techniques de parachutage polaire, il est envoyé en Alaska où il commande, fin 1944, l’escadrille Search and Rescue basée à Nome, chargée de la recherche et du sauvetage des équipages aériens (américains et soviétiques) perdus dans le Nord de l’Alaska et dans les Iles Aléoutiennes. Il est ensuite parachutiste d’essai à Wright-Patterson Field, et termine la guerre comme capitaine.
En 1947, il crée les Expéditions Polaires Françaises (E.P.F.) – Missions Paul-Emile Victor, qu’il dirige jusqu’en 1976, date à laquelle il passe ses responsabilités à l’équipe de ses collaborateurs : Jean Vaugelade, Gaston Rouillon, Robert Guillard, Christiane Gillet, et le docteur Jean Rivolier. Il est, à partir de ce moment-là, Directeur Honoraire des E.P.F.

En 1990, le bilan des E.P.F. est le suivant :
* 65 expéditions,
* plus de 3.000 participants (scientifiques et techniciens),
* plus de 450.000 km parcourus en véhicules à chenilles,
* plus de 10.000 heures de vol de support aérien (avions et hélicoptères),
* 65 affrètements de navires, pour transporter plus de 50.000 tonnes de matériel,
* environ 500 monographies scientifiques importantes, et un millier d’articles scientifiques.
Paul-Emile Victor a été le chef de l’Expédition glaciologique internationale au Groenland (EGIG), le Président du Groupe international de logistique antarctique (le SCAR – Scientific Committee on Antarctic Research), le Président de la Commission « Loisirs et sports de plein air » du Haut-Comité des Sports. En qualité de Secrétaire général des conférences antarctiques 1955 et 1956 et de Président du Comité antarctique français pour l’Année géophysique internationale (AGI) entre 1956 et 1959, il a contribué à préparer la signature à Washington, le 1er décembre 1959, du Trait‚ sur l’Antarctique. Ce traité, démilitarisant et « déterritorialisant » l’Antarctique pour quarante ans, a été reconduit pour cinquante ans en avril 1991 à Madrid, confirmant ainsi l’Antarctique comme une terre destinée exclusivement à la recherche scientifique.
Il était membre du Conseil consultatif et du Conseil scientifique des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).
A partir de 1962, il organise et dirige de multiples activités concernant la défense de l’Homme et de son environnement. Il collabore avec Louis Armand jusqu’à la mort de ce dernier.
En 1968, il devient Délégué général de la Fondation pour la sauvegarde de la nature.
En 1974, avec Alain Bombard, Jacques-Yves Cousteau et Haroun Tazieff, il crée le « Groupe Paul-Emile Victor pour la défense de l’Homme et de son environnement », auxquels se sont joints, entre autres, Jacqueline Auriol, le Docteur Debat et le Professeur Louis Leprince-Ringuet.
Paul-Emile Victor est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages scientifiques, techniques, et de vulgarisation. En 1973, l’Académie Française lui décerne le Prix Jean Walter pour l’ensemble de son œuvre littéraire.
Il est grand-croix de la Légion d’honneur, Officier du Danebrig (Danemark) et de l’Ordre de Gustav Vasa (Suède).
La Royal Geographical Society of London, la Royal Scottish Geographical Society et la Société Royale de Géographie et d’Ethnographie de Suède lui ont décerné leur plus haute récompense : la Grande Médaille d’Or.
La Deutsche Gesellschaft for Polarforschung lui a attribué la médaille Weyprecht, et l’Académie des Sciences de Moscou, la médaille Bellinghausen.
En 1977, réalisant le second rêve de son adolescence – le premier étant les régions polaires -, il s’installe avec Colette et Teva sur un îlot de Bora Bora, en Polynésie française, où il avait souvent séjourné depuis 1958. Il écrit, dessine, peint, et s’adonne à des sports multiples. A partir de 1982, 16 expositions de ses dessins seront organisées en France, en Europe (Genève), à Tahiti et en Amérique du Nord (Montréal).
En février 1987, pour fêter ses 80 ans, il retourne en terre Adélie et se rend, en avril-mai de la même année, dans l’extrême-Nord canadien et au pôle Nord avec l’expédition « Au pôle Nord en U.L.M. » de Hubert de Chevigny et Nicolas Hulot.
En 1988 le Musée de l’Homme, transformé et modernisé à l’occasion de son cinquantenaire, présente une exposition des documents, collections et oeuvres ethnographiques de Paul-Emile Victor, et également de ses dessins et peintures de sujets polaire et eskimos. Cette exposition, commencée en juin 1988, s’achève en octobre 1989, après avoir accueilli 110.000 visiteurs.
Le 7 mars 1995, à midi, Paul-Emile Victor s’éteint chez lui, sur son îlot. Le 13 mars, selon sa volonté, il est immergé depuis le croiseur Dumont d’Urville de la Marine nationale, au large de Bora Bora.

Sources : Daphné Victor

Outre des publications techniques et scientifiques diverses :
• “les jeux de ficelle chez les eskimos d’Angmagssalik” 1959,
• “La poterie pré-caraibe à la Martinique” 1941,
• “Manuel de survie polaire” 1942,
• “Manuel technique polaire” 1942,
• “Pilote de Terre Adélie” 1963,
• etc…
Paul-Émile Victor est l’auteur de :
• “Boreal” Grasset 1936,
• “Banquise” Gresset 1939
• ”Apoustiak”, livre pour enfants, Flammarion 1948,
• “Poèmes Eskimos” Seghers 1951,
• “La grande faim” Julliard 1953,
• “Pôle Sud” hachette 1958,
• “La voie lactée” Julliard 1961,
• “Pôle Nord” Hachette 1963,
• “L’homme à la conquête des pôles” Plon 1962,
• “Tahiti” Hachette 1966,
• “Pôle Nord-Pôle Sud” Hachette 1967,
• “Sur la piste blanche” Laffont 1968,
• “Terres polaires, terres tragiques” Plon 1971.